Programme Février 2007

12 février 2007

Vous pouvez télécharger le programme des Montreurs de février 07, disponible ici en fichier PDF :

Programme_Fevrier_2007

L'avis des Montreurs

The Host de Joon-ho Bong (Corée du Sud)

Après un très bon Memories of Murder diffusé aux Montreurs, le Sud-Coréen Joon-ho Bong présente un film "chimère", mélange de différents genres et de différents tons. The Host est à la fois un "film de monstre" (aux séquences impressionnantes et réjouissantes), une fable politique corrosive contre les Etats-Unis, une attaque rangée contre la paranoïa ambiante suscitée par un phénomène qui rappelle les mesures prises pour lutter contre le SRAS, mais aussi l'histoire d'une modeste famille. Divertissant et plus profond qu'il n'y paraît au premier abord, le film est soutenu par le GNCR, qui défend les films classés Recherche [vous pouvez consulter leur site en cliquant sur le lien fourni dans la colonne de droite]. (Roland Kermarec)

12h08 à l'est de Bucarest de Corneliu Porumboiu (Roumanie)

A l’est de Bucarest, 16 ans après le renversement de Ceaucescu, pour savoir si l’on a fait la révolution, il faut une montre à l’heure et la télévision…

C’est ce que nous démontre Corneliu Porumboiu dans un film fauché et désopilant. Fauché comme la grise ville de province où l’animateur de la télé locale décide de commémorer la révolution roumaine. Y a t il eu révolution dans la ville ? Le critère : la présence avant 12 heures 08 sur la place centrale avant la seconde fatidique où tous les roumains ont pu voir à la télé leur " petit père du peuple " s’enfuir en hélicoptère. Si on a été présent avant, on a été révolutionnaire, si on ne l’a été qu’après, on est …opportuniste ? Apparemment, personne ne s’en soucie et les révolutionnaires ne se bousculent pas. Dans le studio fauché de la télé, dans une émission qui se veut interactive ou, comme on dit aujourd’hui participative, la vérité historique a bien du mal à sortir du puits du passé. Les deux invités ont du mal à s’y intéresser et les cadrages, effectués par un cameraman plus qu’amateur, sont approximatifs. En plus d'être une réjouissante comédie teintée d'absurde sur des anti-héros très ordinaires, 12 h 08 à l'est de Bucarest orchestre ainsi une vraie réflexion sur l'Histoire, la façon dont elle se vit, s'écrit et se met en scène : on se souvient que la télévision, brocardée ici dans son ambition commémoratrice, avait été un acteur à part entière de cette révolution qu'elle retransmettait en direct. (Michèle Pujos)