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Les Montreurs d'Images
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1 mars 2008

Programme Mars 2008

Retrouvez ci-dessous le programme du mois de mars 08, et n'oubliez pas que les 16, 17 et 18 mars se déroule comme tous les ans le Printemps du Cinéma, durant lequel la place est au tarif unique de 3.50 €. Laissez fleurir vos envies de ciné !

Programme_Mars_08

Affiche_Mars_Attac_2008

Retrouvez également le programme complet de Mars Attac en cliquant sur les deux petites vignettes ci-dessous :

Mars_Attac__Jeudi_Vendredi

Mars_Attac__Samedi_Dimanche

 

 

L'avis des Montreurs

 

Le Septième Sceau d'Ingmar Bergman (Suède / 1957)

Le septième sceau est le dernier qui permettra d'ouvrir le Livre de la révélation (Apocalypse), et de connaître les secrets divins qu'il renferme. Seul l'Agneau (le Christ) peut briser ce sceau - qui vient après six autres symbolisant les fléaux dont est accablé l'homme (pouvoir, violence, faim, peste, mort…). "Et lorsque l'Agneau ouvrit le septième sceau, il se fit dans le ciel un silence d'environ une demi-heure" : l'aventure du chevalier - qui apparaît de nulle part, rejeté par la mer sur la grève, de même qu'ex nihilo apparaît son adversaire la Mort se joue dans l'espace spirituel de cette demi-heure, au moment où le secret du ciel est en instance de révélation.

 

 

 

 

Le film le plus métaphysique de l’histoire du cinéma : dans la Suède du XIVème siècle, le chevalier, de retour des croisades engage avec la mort une partie d’échecs. Autour d’eux, les hommes vivent sous la menace de la violence, du fanatisme, de la peste.

L’un des plus beaux films d’Ingmar Bergman, peut être son chef d’œuvre. Beauté des images : la Mort et le chevalier jouant aux échecs sur la plage, les processions, la danse macabre… Puissance de l’inspiration : la Mort ne peut répondre aux questions du chevalier puisqu’elle ne sait pas ce qu’il y a après elle. Acteurs remarquables : Max von Sydow, Bibi Anderson… Et on ne s’ennuie pas !

(Michèle Pujos)

La séance du lundi 10 mars sera suivie d'une discussion dans le cadre de "Ciné Mémoire". Pour avoir une idée sur la dimension métaphysique des questions du chevalier, lire le dialogue ci-dessous :

Le_7e_sceau

 

 

 

 

 

L'Arche Russe d'Alexandre Sokourov (Russie / 2003)

Il ya moins de trois siècles, à l’emplacement de Saint-Pétersbourg, s’étendaient des champs et des marécages. Création d’architectes français et italiens, la capitale des Romanov se veut le carrefour de la Russie et de l’Occident. Pour visiter le musée de l’Ermitage, il faut s’y prendre à deux fois. Une visite du palais d’hiver, résidence des tsars. Une visite du musée de l’Ermitage qui renferme une des plus riches collections de peinture occidentale du XIVème au XXème siècle.

 

 

 

Sokourov nous convie donc à une promenade au sein de l’Histoire russe, promenade au milieu des tableaux du musée. Promenade en un seul plan séquence d’une heure et demi, guidée par une caméra aux mouvements d’une fluidité stupéfiante. Sokourov est un nostalgique de la Russie des tsars, il fait revivre les fastes de la Russie éternelle. « Dans cette citadelle funèbre, les morts me paraissent plus libres que les vivants », avait écrit le marquis de Custine dans ses « Lettres de Russie » (1843).

 

 

 

Et vers quel avenir dérive, à la fin du film, l’Arche russe ? Un film fascinant.   (Michel Pujos)


 

 

 

 

 

Les Toilettes du Pape d'Enrique Fernandez et César Charlone (Uruguay)

Le Brésil est à quelques kilomètres de ce petit village uruguayen retiré. Les hommes sans travail s'y rendent à vélo en tachant d'éviter les gardes-frontière, achètent des produits utiles et variés pour améliorer l'ordinaire ou pour gagner quelques pesos: un traffic somme toute bien  innocent qui s'est toujours pratiqué aux frontières entre deux pays économiquement inégaux.

 

On annonce que le Pape, en tournée au Brésil, fera une escale dans ce petit village oublié de tous. Les espoirs les plus fous vont fleurir : il ne s'agit pas de laisser passer une telle aubaine et chacun invente sa façon de tirer profit de l'évènement. Le père de la famille que le film accompagne aura - enfin ! - une idée originale. Le scénario nous fait adhérer à ce projet, nous en suivons tous les avatars. Les événements dérisoires, drôles et pathétiques à la fois, sont  rythmés par un humour décapant.

Car, bien sûr, il en fallait de l'humour pour attribuer un titre pareil à un film ! Et il fallait aussi du courage pour oser dénoncer la trahison de la hiérarchie catholique, qui manipule les pauvres gens comme le font les pouvoirs politiques. Et une fois n'est pas coutume dans le cinéma latino américain !

Saluons donc ce film qui, sous des abords sans prétention, sous le signe de l'humour et de la dérision a, en fait, une dimension politique incontestable.

(Michelle Savarieau)

Le Voyage de Primo  Levi de Davide Ferrario (Italie)

Soixante ans après les faits, le réalisateur de ce film a décidé de suivre le même itinéraire que Primo Lévi lorsque, libéré du camp d'Auschwitz le 27 janvier 1945, celui-ci a  parcouru des milliers de kilomètres pendant dix mois pour rejoindre Turin.

Primo Levi a raconté cette histoire dans son livre La Trêve. "La première patrouille russe arriva en vue du camp vers midi, le 27 janvier 1945... [début du chapitre I] J'arrivai à Turin le 19 octobre... [fin du dernier chapitre]" Son récit relate les mois qui séparèrent la libération des juifs italiens d'Auschwitz de leur rapatriement en terre natale. Une fois libérés par l'Armée Rouge, ils ne prirent pas tout de suite le chemin de l'Italie : ils errèrent en Europe Centrale, de la Pologne à la Russie, aux prises avec les mille difficultés matérielles et morales de tribulations sans cesse improvisées par une administration plus anarchique que soviétique et dans une réjouissante pagaille. [Cliquer sur la carte ci-dessous vous permettra de l'agrandir]

 

Primo_Levi

Dans son récit, Primo Levi raconte son retour à la vie après d'enfer du camp : retour à la vie, au monde, aux hommes et aux femmes, à la nature. Avec le même style précis, avec la même acuité du regard qu'il utilisait dans l'évocation des conditions de mort, de déshumanisation du camp, il raconte les aventures échevelées de ces rescapés, les péripéties souvent très drôles qui font oublier la maladie, la faim, la mort, la nostalgie de l'exil. Il brosse une galerie de personnages, d'individus improbables dans la grande confusion de ce retour extravagant.

La Trêve, ce sont ces quelques mois qui constituent une pause dans le cauchemar, entre le moment où il quitte le camp d'Auschwitz et celui où, revenu à Turin, il commence à rédiger le récit de son expérience dans le camp.

La Trève

 

La Trêve

Nous rêvions dans les nuits sauvages
Des rêves denses et violents
Que nous rêvions corps et âme :
Rentrer, manger, raconter
Jusqu'à ce que résonnât, bref et bas,
L'ordre qui accompagnait l'aube :
"Wstawac*"
Et notre coeur en nous se brisait.

Maintenant nous avons retrouvé notre foyer,
Notre ventre est rassasié, nous avons fini notre récit.
C'est l'heure. Bientôt nous entendrons de nouveau,
L'ordre étranger :
"Wstawac".

11 janvier 1946
*wstawac : debout, "l'ordre qui accompagnait l'aube à Auschwitz."
Poème de Primo Levi placé en exergue de son récit.

 

Car, en dehors de ce moment d'errance, à partir du moment où, pour la raconter, il se replonge dans son expérience d'Auschwitz, Primo Levi n'aura plus de répit, revivant par la mémoire le traumatisme du camp de concentration. Georges Semprun explique très bien, dans L'écriture ou la vie, qu'il a fait le choix, à son retour du camp de Buchenwald, de ne pas écrire car, pour lui, l'écriture l'aurait replongé dans le cauchemar et aurait débouché sur le suicide. Primo Levi a immédiatement témoigné. Il s'est suicidé le 11 avril 1987. Lisez La Trêve.

(Michèle Pujos)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Animations des Montreurs

Samedi 8 mars 21h - Darling

A l'occasion de la journée de la femme, ce film français de Christine Carrière, pour lequel Marina Foïs a obtenu une nomination aux Césars de la Meilleure Actrice, sera suivie d'un débat, la soirée étant organisée en partenariat avec le Planning Familial.

 

Jeudi 13 mars - L'Arche Russe & Ce que mes yeux ont vu

Dans le cadre de l'exposition Les Réserves, tout un monde, les Montreurs proposent une soirée construire en partenariat avec le Musée d'Agen autour des films d'Alexandre Sokourov et de Laurent de Bartillat. Un repas sera proposé entre les deux films, au tarif de 4€. Les spectateurs qui choisiraient l'option "Deux films + un repas" bénéficieront d'un tarif total de 12€.

 

 

Jeudi 20 mars 20h30 - Les Toilettes du Pape

En partenariat avec l'ARCALT (Association des Rencontres du Cinéma d'Amérique Latine de Toulouse), les Montreurs organisent comme tous les ans une Semaine du Cinéma d'Amérique Latine du 19 au 25 mars. Le 20 mars à 20h30, Enrique Fernandes, réalisateur des Toilettes du Pape, viendra présenter son film au public. Le film est proposé en Sortie Nationale.

 

 

 

 

 

 

 

 

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