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Les Montreurs d'Images
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10 mars 2013

Festival "Paysans au Cinéma"

Le premier Festival Paysans au Cinéma se tiendra aux Montreurs du 21 au 24 mars. Vous pouvez consulter le programme complet (les films présentés, les rencontres prévues, les intervenants invités) en cliquant sur l'affiche ci-dessous, créée pour l'occasion par Elsa, récemment arrivée aux Montreurs.

affiche_paysans_au_cinema

  

L'édito de Paysans au Cinéma, rédigé par Guy Chapouillié, qui interviendra durant le Festival :

Avec son roman Les Paysans, Honoré de Balzac a voulu "mettre en relief les principales figures d’un peuple oublié par tant de plumes, à la poursuite de sujets nouveaux". Il avait la lucidité de voir combien le paysan, cet infatigable sapeur, était soumis au désir d’une petite bourgeoisie faisant de lui tout à la fois son auxiliaire et sa proie.

Cependant, en deux siècles, plusieurs millions d’exploitations disparaissent et c’est un exode sans précédent, un long cortège de luttes, de drames, de misères et de transformations du paysage, peu en vue dans le cinéma où triomphe le plus souvent le regard distant du promeneur ou du touriste, qui voit le paysage comme paysage, c’est-à-dire comme décor : un paysage sans paysan, une culture sans cultivateur. Autant de signes d’une défaite symbolique de la campagne au profit de la ville. Un cinéma peu digne de Balzac.

Or, planter un arbre, c’est un geste fertile qui concrétise des échanges entre les hommes, car il est moins nature que produit d’une nécessité vitale de nourriture, de rapports de lutte, de recherche en agronomie, de rapports économiques.  Alors, il est bon de rappeler que notre identité sociale en perpétuel mouvement relève à la fois de souvenirs et d’imaginations, mais aussi de la façon de labourer qui, le plus souvent dépendent des récits que nous avons entendus, de la bouche de nos parents, de nos maîtres, de romanciers et de cinéastes. Il n’est donc pas abusif d’insister sur l’importance du cinéma, où les images d’arbres ne manquent pas, qui contribue à consolider la mémoire, c’est-à-dire la cohésion sociale, ou à l’affaiblir lorsque le paysan vient à manquer.

On ne peut pas oublier l’Histoire des paysans sans sortir de l’Histoire. Ainsi, ce festival invite à l’exercice d’une vaste liberté d’interroger ce rapport paysan-cinéma pour avancer dans la connaissance de la part culturelle et politique du paysan, du paysan perdu, mais parfois retrouvé par les artistes soucieux de formes autonomes utiles contre l’oubli du paysan acteur et témoin des mutations de son métier.

En son temps, Aristophane écrivait que, pour sauver une Cité, il lui faut son festival. C’est le moment pour Agen, dans le respect de la diversité des goûts, cette précieuse catégorie démocratique.

Guy Chapouillié

 

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